« Je tiens ce monde pour ce qu’il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle. »
William Shakespeare
Ecrire n'est pas inné. Cela a besoin d'être appris, longuement, difficilement. Cela demande le respect de nombreux codes et règles, orthographe, grammaire, syntaxe, sans compter la tenue du stylo. Il n'y a rien de moins naturel que l'acte d'écrire. Néanmoins, il est devenu aujourd'hui aussi courant que celui de parler et il est indispensable dans l'optique d'une insertion dans notre société.
Ecrivons-nous donc uniquement lorsque cela nous est nécessaire ? La réponse est bien malheureusement : oui. Ecrit de travail, carte de voeu, liste des courses, e-mail. L'écrit n'existe que parce qu'il y a un besoin, et généralement un destinataire.
Pourtant, il existe des cas où l'écrit ne répond pas directement à un besoin, mais à une envie. J'écris un roman parce que je veux m'exprimer. Je tiens un blog parce que je veux partager mes goûts, je tiens un journal intime parce que je ressens l'envie de coucher mes impressions par écrit. Le destinataire n'est pas directement identifié. On ne sait pas a priori qui nous lira. Nous entrons là dans une seconde dimension de l'écrit : le moyen d'expression.
Qu'est-ce qu'un moyen d'expression ? C'est un moyen de dire au monde qui on est. Cela peut être de la cuisine, des arts martiaux, de la peinture, du théâtre, de la musique, de la couture, de la radio amateur, du modéliste, du jeu de rôle, etc... Tout ce que nous pouvons choisir pour dire au monde qui nous sommes est un moyen d'expression.
Il existe donc deux sortes d'écriture. La première n'a rien d'intéressant. C'est une contrainte, une tâche, un travail. La seconde est un acte libérateur. C'est une ouverture, c'est une respiration, c'est un don que l'on fait à soi et aux autres.
Alors, pourquoi écrire en fin de compte ? Pour exister.